On m'a suggéré récemment de m'essayer à la rédaction de textes érotiques. Plus qu'une suggestion, je l'ai pris comme un défi.
J'adore les défis.
Oui, mais (parce qu'il y a toujours un "mais")...
Pour être érotique dans sa prose, il faut une bonne dose de talent, il faut le bon mot, la bonne ponctuation, l'enchaînement parfait des phrases. Afin de retranscrire le plus fidèlement possible l'explosion de sensations engendrées par le réel.
Parce qu'il y a le réel. Il y a le vécu. Les expériences. Puis l'Expérience, celle qui révèle certaines évidences. Pour écrire des textes érotiques, il faut connaître l'érotisme soi-même. Il faut l'avoir entendu dans un souffle, l'avoir caressé et respiré. Pour connaître l'érotisme, il faut l'avoir ressenti.
Qu'est ce que je connais de l'érotisme moi ?
Wikipédia (#Ashamed, la meuf, elle cite encore Wikipédia) :
L'érotisme c'est l'ensemble des phénomènes qui éveillent le désir sexuel et les diverses représentations culturelles et artistiques qui expriment ou suscitent cette affection des sens. L'érotisme peut aussi désigner, par extension, la nature de la relation qui s'instaure entre des individus à la suite de cette attirance.
Phénomènes-éveil-désir-sexuel-culture-art-exprimer-susciter-affection-sens-relation-individus-attirance
J'aime beaucoup les mots de Wikipédia. Ils accentuent ma curiosité pour le sujet.
L'érostisme caractérise tout ce qui suscite une excitation émotionnelle et sensuelle, indissociablement physique et mental.
En fait, l'érotisme ce sont toutes ces projections mentales et tous les fantasmes qui provoquent le désir.
Alors quoi ? Comment provoquer le désir par les mots ?
Depuis quelques semaines, j'écris à nouveau sur du papier. J'ai abandonné l'écran froid de mon ordinateur. Et, il y a, dans l'acte d'écrire à la plume, une véritable force érotique...
Le glissement de la plume gorgée d'encre noire sur la page de mon précieux carnet. Des pleins et des déliés. Des mots plus faciles à écrire que d'autres, des phrases qu'on laisse venir lentement.
Pour créer de l'érotisme il faut donc le bon outil. Celui qui nous correspond. Une voix, des mains sur une guitare, un stylo ou un appareil photo qui dévoile sans trop montrer.
Sans trop montrer.
L'érostisme ne peut tout dévoiler. Pour éveiller le désir, il faut savoir être mystérieux, pudique par instant, subtil...
Cependant, l'érotisme des uns n'est pas nécessairement celui des autres. J'ai beaucoup pensé à mon propre désir ces derniers temps. A mon propre érotisme. (Oui, je suis prof, j'ai assez de temps pour penser à ce genre de choses). Je me suis mise en condition. J'ai cherché concrètement pendant plusieurs jours, ce qui éveillait mes sens. J'ai écouté plus attentivement chaque son, je me suis attardée sur certains parfums et observé longuement les couleurs chaudes de l'automne.
Et j'ai compris à quel point mon érotisme était multiple.
Animal. Chimique. Incontrôlable. Il s'inscrit dans toutes ces sensations primaires. L'autre, son odeur, sa peau, le timbre de sa voix, le goût de sa lèvre supérieure...
Cérébral. Il se nourrit de tous ces échanges. L'érotisme teintant les mots. Les mots teintant l'érotisme.
Culturel.
Esthétique.
Obsène, doux ou violent.
Mon érotisme est un rire autant qu'une larme.
Il est à la fois doute et évidence.
Mon érotisme se nourrit de la vie. Parce qu'il faut savoir écouter la vie, la mordre, en profiter, la rêver, la ressentir pour laisser monter en soi le plus brûlant des désirs.
Je crois bien que je pourrais me mettre à écrire un texte érotique.
...
Ou bien des sextos ! :-)