Moi, si j'étais un homme...

Lasse de tous ces ratages amoureux dus aux mâles machiavéliques de son existence, toute  femme s’est déjà dit, « Moi, si j’étais un homme … » Les points de suspension remplacent ici tout un tas de qualificatifs que les hommes que l’on connait ne possèdent pas. Diane Tell avait essayé de répondre à sa manière et surtout à son époque. Mais, un bateau vert et blanc, entre nous, on n’en a rien à secouer. Le seul mâle avec bateau qui serait susceptible de me plaire c’est Dexter Morgan. La gentille et bien intentionnée Diane nous donnait de la femme une image médiocre. Elle voulait qu’on lui offre des bijoux, des fleurs et qu’on lui fasse l’amour sur la plage. Aujourd’hui, les femmes bossent et les bijoux elles se les choisissent elles-mêmes. Quant à la question du sexe, ça fait bien longtemps que la plage, on en a exploité tous les grains de sable (ça gratte) et qu’on a trouvé des endroits bien plus rock’n’roll pour faire l’amour.

Je me suis donc demandé ce que contiendrait cette chanson aujourd’hui… J’ai pensé que si je ne me basais que sur mes propres désirs la chanson se limiterait à :

Si j’étais un homme :

-          Je serais cool.

Oui, du coup, j’ai calé. Je ne serais jamais disque d’or avec une chanson pareille. J’ai donc décidé de vous demander votre avis, à vous les filles. Puis, pourquoi m’arrêter en si bon chemin, je vous ai aussi sollicités messieurs. Et alors là, je ne vous raconte pas le bordel…

Premièrement, j’ai appris que cette question était plutôt insolite dans l’esprit des hommes. « Non, Hélo, les mecs ne se posent pas ce genre de questions tordues ».  Logique, en même temps, vous ne vous en posez jamais vraiment. Ah si, pardon :

-          C’est sur quelle chaîne le match ce soir ?

-          On mange quoi ?

-          Il est où mon jean, le noir avec des poches ?

-          Elle a combien de chevaux ( ???!!?) ta caisse ? Tes jantes sont en alu ?

Cela dit, lorsqu’on vous force un peu, vous parvenez très bien à réfléchir aux grandes questions qui nous taraudent, nous, les filles. Vos réponses sont certes très maladroites, mais j’en profite pour remercier les hommes qui ont affirmé vouloir être comme moi s’ils étaient des femmes. C’était sûrement un genre de drague, ils n’avaient pas conscience de ce qu’ils disaient, j’en suis sûre. Mais mon ego a adoré ! En relisant vos réponses avec attention je me suis aperçue que les hommes décrivaient, la plupart du temps la femme qu’ils aimeraient avoir tandis que les femmes évoquaient plutôt les connards dont elles aimeraient se venger. Quoiqu’il en soit, moi, si j’étais un homme…

-Je serais un beau gosse.

Tant qu’à faire, autant se rendre la vie plus douce. Un mec beau, c’est bien. Un mec canon, c’est mieux ! Baraqué, grand, blond, brun, roux (oui, certaines filles sont bizarres), mais surtout, oh, surprise…  Je serais bien membré !!! Vous pensiez que la taille ne comptait pas ? Ceux  qui le disent essaient de se justifier ou alors, leurs copines sont des menteuses.

-          J’aurais un poste à responsabilités.

-          Ou un métier « vestimentairement » reconnaissable, vu que les filles adorent les uniformes en tout genre, du plombier au skipper en passant par le neurochirurgien. (Euh, le charcutier, c’était une blague, n’est-ce pas ?)

-          Ou alors, j’aurais juste du fric sans rien faire.

-          Je ne sortirais jamais de chez moi sans m’être parfumé.

-          Je n’aurais pas un chien minuscule du genre Jack Russel parce que ça fait PD. D’ailleurs, je n’aurais pas de chien du tout, il ne rentrerait pas dans mon coupé sport.

-          Du coup, j’aurais un coupé sport.

-          J’aurais toujours des capotes dans la boîte à gants, parce que de toute façon, je ne porte pas de gants. Et puis, je ne laisserais pas mes conquêtes se charger de l’achat des dites capotes, parce qu’elles les prendraient trop petites, vu que je serais bien membré.

-          Ma maman serait géniale et je lui amènerais des fleurs le dimanche midi.

-          Je serais hyper réactif. Je répondrais aux messages hystériques de ma nana. Je sauterais dans ma voiture pour aller consoler ma meilleure amie, même si j’ai une heure de route. (Tu vois que je parle de toi parfois Bizien)

-          Dans mon frigo, il y aurait toujours du Cointreau, du jus de Cranberry, de la vodka et du citron. Parce que je penserais que les filles qui boivent de la bière, c’est pas sexy.

-          Je ne regarderais pas le foot à la télé, j’aurais un abonnement en présidentiel. J’y amènerais mon père pour s’offrir de vrais moments entre hommes.

-          Je ressemblerais à mon père d’ailleurs. C’est-à-dire que je serais courageux et droit. Je prendrais des risques, je penserais, comme lui, au bien être de mes enfants. J’assumerais  leurs erreurs en plus des miennes.

-          Je comprendrais pourquoi les filles aiment les chansons d’amour. D’ailleurs, j’en comprendrais certaines moi-aussi. Je ne balancerais pas des liens sur Facebook sans savoir ce que la chanson veut dire. Parce que je saurais très bien que ce que j’y mets sera toujours sujet à interprétation de la part de la gente féminine.

-          Je saurais dire « je t’aime ». Je ne me cacherais pas derrière une fausse virilité mal placée. Je ne me trouverais pas d’excuses. Et je ne refuserais jamais d’entendre toutes les jolies choses qu’on a à me dire. Bref, je n’aurais pas peur de l’amour.

-          Je ne sortirais pas avec des filles idiotes juste parce qu’elles ont des gros seins. Je ne sortirais pas non plus avec des filles aux gros seins juste parce qu’elles sont idiotes…

-          Je me ferais des virées entre potes. On se ferait flasher sur la voie express, on parlerait des femmes, on écouterait de la musique, on tamponnerait les bagnoles de derrière, on ferait nos malins et on mangerait en face du Moulin Rouge.

-          Je ferais en sorte d’inventer la grossesse pour homme. Comme ça ma femme n’aurait pas de vergetures, ne prendrait pas 20 kilos, ne perdrait pas ses cheveux et du coup, j’aurais encore envie de lui faire l’amour.

-          Vu que j’aurais pris les vergetures et les 20 kilos, je ferais semblant de pas voir qu’elle drague le jardinier. (Ben oui, j’aurais un jardinier…)

-          Je tuerais des chats. (Je plaisante, j’ai jamais tué de chats, ou alors, y a longtemps, ou bien j’ai oublié.)

-          Je ne proposerais pas tout de suite une cuite à mon pote qui vient de se faire larguer. Je lui expliquerais qu’un chagrin d’amour comporte cinq étapes et que c’est normal qu’il pleure, mange de la glace, écoute de la daube musicale. Je l’aiderais à rédiger des messages d’insultes à la demi-vieille, à la fausse blonde qui l’a relaissé tomber. Mais après, je l’emmènerais au club de strip tease pour la cuite.

-          Je mangerais autre chose que des patates et du bœuf, juste pour que Florence Foresti n’ait pas tout le temps raison.

-          Je lirais des livres. Tout un tas de livres. Joe Barr Team ne serait pas ma seule référence.

-          J’aurais les mains douces, je m’y connaîtrais en cosméto et j’appellerais l’esthéticienne par son prénom.

Finalement, je crois que si j’étais un homme, je serais une femme. J’aime être une femme et j’aime que les hommes soient des hommes. J’ai de nombreux amis hommes et malgré vos innombrables défauts, je n’aimerais pas que vous soyez différents. (Je fayote un peu, je ne veux pas perdre les lecteurs masculins !)

Je crois bien que Gray a raison. On vit sur deux planètes différentes. « Tous les hommes sont menteurs, inconstants, faux, bavards, hypocrites, orgueilleux et lâches, méprisables et sensuels. Toutes les femmes sont perfides, vaniteuses, artificieuses, curieuses et dépravées. Mais il y a au monde, une chose, sainte et sublime. C’est l’union de ces deux êtres si imparfaits et si affreux. » (Vous croyez que je viens de citer Musset ? Erreur, je pensais à Sophie Marceau !)

PS : Tous ces jolis dessins, on les doit à BB Doli. Ceci est le début d’une nouvelle collaboration qui, j’en suis sûre, vous plaira !