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C'est l'histoire d'une nana...

Elle est plutôt belle. Enfin, je crois. Pas le genre "belle" qui fait se retourner les hommes dans la rue. Mais suffisamment belle pour que certains aient envie de la mettre dans leur lit. Pour un soir ou pour toute la vie, pour baiser ou pour parler, pour rire ou pour l'écouter. C'est l'histoire d'un couple, c'est l'histoire de tous les couples. C'est l'histoire de mes copines, de ta voisine, de ton frère et de sa femme. Peut-être que c'est un peu mon histoire, mais pas tant que ça. Bref c'est l'histoire d'une nana. C'est l'histoire que je suis en train d'écrire et que tu liras peut-être un jour quand elle trônera fièrement sur une étagère de ta librairie. Bref, en ce moment j'écris même si tu me vois un peu moins souvent par ici. 

Extrait

 (Et pour le reste, tu achèteras mon livre)

 

On venait de faire l’amour. J’avais réussi à me donner, histoire de rassurer l’Homme  sur sa virilité. J’étais inerte, complètement étalée sur notre lit aussi dévasté que Verdun devait l’être après la bataille. Le drap housse n’avait pas résisté à nos assauts, un seul coin sur les quatre était encore accroché au matelas. La grosse couette d’hiver tentait encore d’échapper à la housse chiffonnée. Il effectua, dans le plus simple appareil, un entre-chat pour me faire marrer. Il avait le sourire satisfait de l’homme qui vient de décharger son énergie avec ferveur. Il m’attrapa une serviette de toilette. Délicate attention.

 

Je me mis à réfléchir, j’essayais de me souvenir de la première fois où l’on avait arrêté de prétendre qu’après le sexe, on adorait se serrer tout de suite l’un contre l‘autre. La première fois où on a finalement été suffisamment à l’aise pour se dire qu’après l’amour, on avait besoin d’un minuscule moment d’intimité pour se rafraîchir et éviter de flinguer les draps tout propres. Il me semblait si loin le temps où l’on s’aimait quatre fois par jour.  Elle était loin cette première année lors de laquelle on était si peu sûrs qu’il y aurait d’autres fois. On faisait l’amour au premier sens du terme. C’est à dire qu’on fabriquait l'amour, on fabriquait notre couple. On ne se connaissait pas, le sexe alimentait les fondations d’une histoire qui commençait à peine. Le sexe était la priorité. C’était tout le temps, c’était partout. Il pouvait se passer n’importe quoi dans la journée, on pouvait traverser n’importe quelle galère, on savait que le soir on se retrouverait. Faire l’amour était une sorte de bouclier. On faisait l’amour parce que c’était ce qu’il y avait de plus fort entre nous à ce moment-là. Aujourd’hui, j’en avais moins besoin parce qu’il y avait des tas d’autres trucs à partager qui me remplissaient pleinement. Et puis surtout, c’était désormais sans tabou, sans manière. Le lissage de personnalité qu’on opère dans les débuts n’avait plus lieu d’être. Avec le temps on était devenus nous, notre vrai nous, pas celui qui veut plaire, juste celui qui est. Il m’avait vue accoucher, je l’avais vu vomir, je connaissais son haleine du matin, il savait que les filles pétaient au lit. Enfin, certaines filles.

 

Je ne savais pas si je trouvais ça touchant ou déprimant. J’errais quelque part entre le bien-être et la sécurité que procure une relation stable, complice et naturelle et le triste constat que plus aucun mystère n’existait entre nous. 

 

-Alors je dis quoi pour le week-end prochain ? 

 

Il venait de jeter la serviette sur le lit. Je me tortillai vers elle pour l’attraper en limitant au maximum tout mouvement de mon bassin. 

 

                                                                                                    Tu veux la suite, j'en suis sûre... 

 

Tag(s) : #5 Minutes au Grenier

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